28.6.15

Une corde...

Une corde.
Un tabouret.
Allons à la recherche du plus bel arbre.
Trouvons la meilleure branche.

27.6.15

Nulle part

Je ne vais nulle part. Je reste assis, ici, perdu dans le brouillard.

26.8.14

Sombre idiot

Lui, qui n'avait prononcé jusqu'à ce jour la moindre parole malveillante à l'encontre de lui-même, s'était, tout à l'heure, dans un court monologue intérieur, traité de « sombre idiot ». Il en était encore offusqué, presque bouleversé. Que lui était-il donc arrivé ? Pourquoi tant d’acrimonie ? Il n'en savait rien, mais se promit fermement que cela ne se reproduirait jamais plus.

25.8.14

Le Sombreur

Depuis des années, il l'attendait. En tout lieu, à tout instant, il espérait la rencontrer. Secrètement, certains jours, il l'appelait, l'implorait, la suppliait mentalement de venir, de se présenter. Un matin, elle fut là. Tout près de lui, presque contre lui. Il sut immédiatement que c'était elle. Celle qu'il avait tant attendue, guettant, pendant des années, inlassablement sa venue. De crainte qu'elle ne s'échappe, il se rua sur elle. De ses mains puissantes, désespéré, il s'agrippa à son cou qu'il serra de toutes ses forces. Elle n'aura pas survécu. Étouffée, les vertèbres brisées, elle mourut dans ses bras. Alors, d'un geste brusque, il la jeta à terre, lui donna trois coups de pieds, puis aussitôt s'en détourna. Résigné, il s'en alla. Maintenant, il le savait : il n'aurait plus à attendre, à espérer, à supplier, car, désormais, il ne s'en présenterait plus jamais d'autres. Celle qu'il venait de tuer était sa Chance, sa première et dernière Chance.

15.6.14

Camisole

Insidieusement, on lui faisait revêtir une camisole. On était en train de le civiliser.

7.6.14

Soyouz

Petite partouze, hier, près de Mulhouse, au club-house du Dr House. A douze heures douze, sur un air de rhythm and blues, l'infirmier Mickey Mouse, vieille tantouze, dégrafe sa blouse et épouse, telle une ventouse, le roi de la piquouse. Jalouse, la secrétaire du Dr House arrache ses bagouzes, roule une galtouse à la tarlouze arabo-andalouse venue de Toulouse, puis lâche une perlouze. Odeur de bouse jusque sur la pelouse du club-house où dansent les papooses, filles des barbouzes toungouzes. Dans la nuit, indifférente, Soyouz vogue sous un ciel étoilé en direction de la Voie lactée.

1.6.14

Seul

Il est seul, vraiment seul maintenant. Il se sent complètement perdu, abandonné. Sa compagne de tous les instants n'est plus à ses côtés. Ce matin, sa détresse l'a quitté.

Sans force

Il se plaint doucement. Il n'a plus la force de hurler son désespoir.

29.5.14

Cruellitude

Sur le dernier billet publié sur son blog, il se plaint amèrement : personne ne s'intéresse à ses écrits, personne ne lit jamais son blog. Comble de l'optimisme démesuré ou de l'aveuglement. Qui donc sera, un jour, amené à lire cette plainte ?
Par quel sortilège ?

24.5.14

Le décompte

— Est-ce que tu as déjà fait la somme de toutes ces choses qui, dans ta vie, restent et resteront sûrement sans aucunes explications ?
— Non.
— Hé bien, tu peux commencer à compter, je t'assure que tu n'en aura jamais fini.