26.8.14

Sombre idiot

Lui, qui n'avait prononcé jusqu'à ce jour la moindre parole malveillante à l'encontre de lui-même, s'était, tout à l'heure, dans un court monologue intérieur, traité de « sombre idiot ». Il en était encore offusqué, presque bouleversé. Que lui était-il donc arrivé ? Pourquoi tant d’acrimonie ? Il n'en savait rien, mais se promit fermement que cela ne se reproduirait jamais plus.

25.8.14

Le Sombreur

Depuis des années, il l'attendait. En tout lieu, à tout instant, il espérait la rencontrer. Secrètement, certains jours, il l'appelait, l'implorait, la suppliait mentalement de venir, de se présenter. Un matin, elle fut là. Tout près de lui, presque contre lui. Il sut immédiatement que c'était elle. Celle qu'il avait tant attendue, guettant, pendant des années, inlassablement sa venue. De crainte qu'elle ne s'échappe, il se rua sur elle. De ses mains puissantes, désespéré, il s'agrippa à son cou qu'il serra de toutes ses forces. Elle n'aura pas survécu. Étouffée, les vertèbres brisées, elle mourut dans ses bras. Alors, d'un geste brusque, il la jeta à terre, lui donna trois coups de pieds, puis aussitôt s'en détourna. Résigné, il s'en alla. Maintenant, il le savait : il n'aurait plus à attendre, à espérer, à supplier, car, désormais, il ne s'en présenterait plus jamais d'autres. Celle qu'il venait de tuer était sa Chance, sa première et dernière Chance.